Rencontre avec la cheffe Zuri Camille de Souza
Chaque mois, nous partons à la rencontre d’une personne que nous apprécions et dont la vie ou le travail gravite autour de la food, pour échanger avec elle de ses conseils pour un bel art de vivre.
Bienvenue dans Journal de Table !
Aujourd'hui nous vous présentons Zuri Camille de Souza. Née à Goa en Inde, elle étudie à Bangalore, Pune, puis obtient sa licence en Human Ecology dans le Maine aux États Unis. Elle voyage ensuite beaucoup et vit dans de nombreux pays à Lesbos en Grèce, à Istanbul en Turquie, à Jéricho en Palestine, aux îles Gili en Indonésie, puis à Bombay en Inde. Elle est aujourd'hui installée à Marseille. Elle commence par travailler chez Yima avec Ella Aflalo, puis passe très vite à son compte après la pandémie. Elle organise des pop ups dans les restaurants Livingston, Chardon Arles, Provisions, DEEP notamment ainsi que dans des lieux sublimes comme Numeroventi, Villa Magnan, Mona Athens et le Château de la Haute Borde. Elle a récemment été la première cheffe en résidence à la Villa Médici à Rome. Elle vient de publier son premier livre de recette, l'occasion de petit-déjeuner avec elle et d'en discuter !
Une cuisine sensible, ancrée et nuancée
Qu’est-ce qui t’a inspiré à te lancer dans la cuisine ?
J’ai toujours aimé la nourriture, c’est quelque chose de très central et sacré dans ma famille, puis j’adore le lien entre la cuisine et l’écologie… mais je n’ai jamais pensé que ça allait être mon métier. C’est en arrivant en France en 2018 que j’ai commencé à travailler en cuisine.
Comment tes origines influencent-elles ton approche de la cuisine ?
La cuisine pour moi est un moyen pour comprendre et découvrir, c’est plutôt un processus organique qu’un geste final avec un début et une fin. J’ai le privilège d’avoir une identité culturelle métissée, mes parents sont de deux régions différentes en Inde puis ma mère et mon père ont toutes les deux vécus dans plusieurs pays dans leur enfance - mon père né et grandi à Nairobi, et ma mère entre Hong Kong, Ile Maurice, Zambie et Trinidad. Je cuisine pour comprendre qui je suis. Je pense que mes origines ne sont pas juste quelque chose qui influence ma cuisine, ce sont mes origines qui le définissent.
Selon toi qu’est-ce qui rend une expérience culinaire vraiment mémorable ?
La créativité, les saveurs, l’accueil, la lumière, la générosité, le rituel - c’est un équilibre entre tous les éléments sensoriels.
Y-a-t-il des ingrédients dont tu ne peux pas te passer en cuisine ?
Piment vert, coriandre, huile de coco
Son premier livre de cuisine
Quel projet t'enthousiasme particulièrement en ce moment ?
Mon livre ! Je viens de publier mon premier livre - Là où le riz sent les fleurs de manguier (éditions Ulmer). J’organise plein de petits événements pour fêter ce moment très joyeux pour moi.
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes cheffes qui souhaitent se faire une place dans le monde de la gastronomie ?
Rester sensible. On trouve beaucoup d’ego, virilité, et individualité en cuisine. C’est dur de le faire parfois, mais rester vulnérable et sensible est une force en soi qui est beaucoup plus utile dans un processus créatif qu'une agressivité.
L'art de la table selon Zuri
Comment intègres-tu l'art de la table dans ton quotidien ?
J’adore créer des moments singuliers, de penser à l’harmonie entre les fleurs, le linge de table, la vaisselle. Chaque pièce de vaisselle chez moi a une histoire, soit c’est fait par une copine céramiste, apporter du pays par quelqu’un.e ou moi-même, soit ce sont la vaisselle traditionnelle de chez moi. Manger c’est un rituel sacré pour moi et je prends le temps de le faire - d’être consciente quand je mange, même si c’est juste pour manger les restes d’hier soir, je prends le temps de faire la table, allumer une bougie, créer un moment singulier.
Quelle est ta pièce Table préférée ?
J’adore tout, mais les sets de table Lados sont très cute !